Notre histoire

Cette histoire se compte comme une fable. Celle-ci commence sous le Second Empire, en 1852, un certain Pétrus Anselme que l’on voit en tenue de travail ci-contre arpente avec sa carriole (à main au départ, puis aidé d’un âne par la suite) les collines de l’Isère, trimballant des cochons du paysan au « chair cuitier » (qui devint « charcutier » à la fin du XIXème), pour nourrir sa famille. Jusqu’au jour où il se dit qu’il devrait prendre sa chance à son tour. Direction Lyon où il monte sa modeste échoppe dans le quartier de la Villette (plus connu comme étant « La Part Dieu »), quartier moins citadin bien sûr qu’aujourd’hui, et où l’on peut tranquillement égorger son cochon dans l’arrière-cour, sans déranger ni choquer personne !

La génération suivante poursuit l’affaire et réussit en 1852 à décrocher la patente, sésame indispensable pour pouvoir vendre ses produits sur les marchés lyonnais. Pierre-Laurent Anselme, qui a repris l’activité de la petite entreprise familiale, a bien compris que pour vendre, il fallait toucher le maximum de clients, et les marchés, à l’époque étaient le meilleur moyen d'y parvenir. Les marchés restent très locaux, notamment sur le 3ème ou 8ème arrondissement de Lyon, comme ci-dessous en 1918.

Puis l'histoire continue. En effet, Eugène Anselme, petit-fils du fondateur « Pétrus », travaille naturellement avec son père. Sa sœur Marie Anselme est aussi de la partie : ils se partagent le travail : avec 2 employés, Marie s’occupe des marchés, Eugène et sa femme Jeanne Anselme font évoluer la simple échoppe désuète de la rue de la Cité en magasin plus conséquent. Une véritable épicerie généraliste voit le jour, prémices des supermarchés de notre ère, avec comme fer de lance sa charcuterie maison, bien évidemment.

Enfin vient la guerre 39 – 45, où l’approvisionnement est plus que difficile. Eugène et Jeanne, assistés de Marie, tiennent vaille que vaille la boutique pendant que l’économie retourne au troc et à l’échange de bons procédés. Les tickets de rationnement ont remplacé les « sous », difficile de prospérer sous les bombardements réguliers, et dans cette ambiance sombre et morose.

La guerre est finie, l'économie repart, et la charcuterie aussi. À la fin de la guerre, les Anselme ont un fils, Pierre-Marie Anselme, qui prendra en 1968 les rênes de l’entreprise familiale avec sa femme, Thérèse, elle-même fille de boucher. Avec cette nouvelle génération qui travaille dans un contexte économique plus favorable, l’entreprise va connaître alors un véritable succès sur les marchés. Pierre-Marie sera d’ailleurs le premier sur la région à investir dans un camion magasin panoramique, déjà à la pointe de l’innovation et de l’hygiène. Surfant sur les « trente glorieuses » et la croissance, mais surtout en conservant la qualité de sa charcuterie, il commence à vendre à des collègues bouchers fort intéressés. Le succès est immédiat mais rajoute une charge de travail à des journées qui commencent déjà à 2h00 du matin, 7 jours par semaine. Peu importe la contrainte, Pierre-Marie et Thérèse développent leur activité tout en continuant la vente sur les marchés.

Tout s'accélère en 1987. Les locaux historiques exigus de la rue de la Cité ne permettent plus de répondre à la demande : toutes les caves du sous-sol ont beau être réquisitionnées pour sécher les saucissons, elles ne suffisent plus. Pierre-Marie, déjà assisté de son aîné Philippe Anselme, décide d’investir en «délocalisant» dans une usine de charcuterie sur Vénissieux (69). Ces nouveaux locaux, 6 fois plus grands, demandent de lourds travaux. La prise de risques économiques est énorme, c’est une « révolution » pour l’entreprise et pour l’ensemble de la famille : pour limiter les frais, la famille Anselme s’installe pendant plusieurs années dans les bureaux inutilisés de cette ancienne usine…

Une activité grandissante depuis l'installation sur son site de Vénissieux. Toujours fidèle à son marché quotidien, l’entreprise livre de plus en plus de bouchers ou charcutiers sur Lyon et sa périphérie. Parallèlement, elle commence à travailler avec la grande distribution, en mettant en place des animations hebdomadaires dans certains magasins «Stoc». Là encore, gros succès du fait de la qualité des produits qui font l’unanimité. Le bouche-à-oreille et les qualités commerciales de Pierre-Marie font que des grossistes/revendeurs également s’intéressent à ANSELME (qui est d’ailleurs devenue ANSELME SA en 1992). En 1996, l’activité de la société de découpe de porc « Sélecta Porc » est reprise. En 1999 c’est le distributeur « Sabodis » qui est intégré, permettant ainsi de compléter l’assortiment proposé aux clients, et de garder la maîtrise de la matière première, capitale pour le maintien de la qualité. Entre temps, Paul Anselme, le cadet de la fratrie, est venu en renfort.

Jusqu'à aujourd'hui et la 5e génération.
Pierre-Marie Anselme a aujourd’hui passé le flambeau à ses deux fils, Paul et Philippe, tout en gardant une forte implication dans l’activité de l’entreprise, notamment au niveau de la vente sur les marchés. L’activité historique a d’ailleurs été renforcée ces dernières années puisque c’est désormais trois camions magasins qui opèrent 7 jours sur 7 sur les marchés de la région. Depuis 2009, et la reprise de la « Lyonnaise de Salaison » à Duerne, ANSELME est également devenu un intervenant national dans le Jambon Cuit Supérieur de Qualité (25 personnes, 1100 tonnes, 5 millions d’Euros en 2020).

Le site de Vénissieux, sans cesse agrandi est dorénavant saturé, avec plus de 80 personnes y travaillant, pour un chiffre d’affaires en 2020 de 20 millions d’Euros : 400 porcs y sont découpés chaque semaine, et c’est près de 1500 tonnes de charcuterie qui y sont produites annuellement, toujours dans le respect des recettes familiales.

 Nous mettons tout en œuvre et continuons à travailler dur pour continuer à écrire cette histoire à vos côtés.